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Numérisation, télémédecine et dossiers de santé électroniques

Cette technologie aide à : réduire les inefficacités dans la prestation des soins de santé ; améliorer l’accès aux soins de santé; réduire les dépenses de santé ; rendre les services de santé plus centrés sur la personne; augmenter la qualité des soins de santé; et personnaliser la médecine pour les besoins uniques de chaque malade.

La numérisation ou la santé numérique, ou les soins de santé numériques, est un concept large et multidisciplinaire qui fait converger la technologie et les soins de santé. Il intègre des logiciels, du matériel ainsi que des services et comprend des applications de santé mobiles, des dossiers de santé électroniques (DSE), des dossiers médicaux électroniques (DME), des appareils portables, la télésanté/télémédecine, ainsi que la médecine personnalisée.

La télémédecine est l’utilisation de la technologie de communication électronique (ordinateurs, vidéo, téléphone, audio, messagerie) par un professionnel de la santé pour fournir des services de santé (diagnostic, examens, traitement et consultations) à distance.

Les dossiers de santé électroniques sont des collections systématisées d’informations sur la santé des malades et de la population stockées électroniquement dans un format numérique. Ces dossiers peuvent être partagés entre différents établissements de soins de santé.

La numérisation a été identifiée comme l’une des approches les plus prometteuses pour relever les défis de santé dans les sociétés modernes grâce à un meilleur accès aux services de soins de santé, en particulier dans les zones difficiles d’accès. Cela a été observé dans certains cas pendant la pandémie de COVID-19 où, par exemple, la télémédecine a permis aux malades de recevoir des soins à domicile. Dans ce cas, cela a permis de limiter la propagation du COVID-19 notamment dans les lieux d’urgence ou les salles d’attente surpeuplés ; l’amélioration de la sécurité et de la qualité des services et produits de soins de santé ; l’amélioration des connaissances et de l’accès des agents de santé et des communautés aux informations sur la santé, comme la plateforme de messagerie WhatsApp fournissant des alertes de santé dans différentes langues ; et des économies de coûts et des gains d’efficacité dans la prestation des services de santé.

Cependant, la numérisation suscite des inquiétudes. Tout d’abord, la peur d’être exposée pourrait être des données personnelles sensibles pour les malades. Une autre préoccupation concerne les problèmes de connectivité Internet, en particulier dans les zones reculées et difficiles d’accès en Afrique. De plus, les stratégies et outils de santé numérique peuvent se heurter à des obstacles en matière d’accès, d’acceptabilité et de problèmes éthiques.

L’Union africaine a recommandé l’utilisation de la numérisation dans la région africaine, selon le rapport de l’OMS. En 2017, le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique s’est associé à

l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour intensifier l’adoption de la santé numérique dans la région. Cet accord portait sur l’établissement de platesformes d’interopérabilité, le renforcement des capacités du personnel de santé numérique, les partenariats en santé numérique et l’utilisation des dispositifs médicaux de santé numérique. Il y a eu une augmentation du développement et de l’utilisation de la téléphonie mobile, du taux de pénétration du haut débit mobile et des utilisateurs individuels d’Internet. Il reste encore à adopter, à développer des applications hors ligne à utiliser.

Dans le cadre des travaux en cours dans certains pays africains, l’utilisation de drones comme outil de livraison de sang a été testée avec succès au Rwanda. L’utilisation de systèmes SMS rapides pour la mobilisation communautaire afin de faciliter la diffusion immédiate et généralisée de l’information. D’autre part, les appareils mobiles sont désormais largement utilisés et constituent un moteur essentiel de la recherche et de l’investissement dans les efforts de numérisation dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Selon le document de l’OMS sur le cadre de mise en œuvre de la Stratégie mondiale, la numérisation pourrait contribuer à la réalisation durable de la couverture sanitaire universelle s’il existe un cadre approprié de gouvernance de la santé numérique. Aussi, si elle est mise en œuvre dans le cadre plus large des systèmes de santé résilients.

Des approches coordonnées sont nécessaires pour un déploiement rapide et à grande échelle de ces technologies. Cela pourrait être réalisé en établissant une gouvernance régionale et nationale solide, en disposant de mécanismes de réglementation et de coordination, en élaborant des politiques, des stratégies, des lignes directrices et des boîtes à outils appropriées.

L’évaluation des résultats, de l’impact et de la rentabilité, ainsi que des modèles de financement plus durables pour la numérisation sont nécessaires pour éclairer les décisions de la prioriser en Afrique compte tenu des défis.

La pandémie de COVID-19 a démontré l’utilité d’outils innovants de solutions numériques de santé et a constitué une opportunité d’insérer ces outils innovants dans nos systèmes de santé, en particulier en Afrique. Cela crée un besoin urgent pour les décideurs politiques, les chercheurs et les professionnels de la santé de mettre en œuvre collectivement et efficacement ces nouveaux outils émergents dans la pratique sans fragmenter davantage les paysages de soins existants.

Il est impératif de combler le fossé de la communication en engageant et en formant les communautés et en comblant les lacunes en matière de connaissances pour gérer et maintenir l’architecture et l’infrastructure de numérisation.

 

 

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