• 30th mai 2022

Intelligence Artificielle : Une Nouvelle Ere dans la lutte contre le Cancer en Afrique ?

Le cancer est l’une des principales causes de décès dans le monde. Selon le Centre international de recherche sur le cancer, la maladie a causé près de 10 millions de décès en 2020. Il existe notamment un certain nombre de technologies émergentes qui sont développées et testées par des chercheurs et scientifiques africains pour alléger le fardeau du cancer et d’autres maladies en l’Afrique subsaharienne.

En célébrant la Journée du cancer aujourd’hui le 4 février 2022 avec le thème Combler le fossé des soins, nous explorons l’application de l’intelligence artificielle (IA) dans le diagnostic et le traitement du cancer en Afrique. Brittanica définit l’IA comme « la capacité d’un ordinateur numérique ou d’un robot contrôlé par ordinateur à effectuer des tâches communément associées à des êtres intelligents » (suivez ici une courte vidéo sur une définition simple de l’IA par le Centre de droit de la propriété intellectuelle et des technologies de l’information de l’Université Strathmore au Kenya). L’IA a le potentiel d’améliorer les services de santé, les diagnostics et la médecine personnalisée en Afrique en automatisant les procédures médicales.

Un certain nombre de scientifiques et d’innovateurs africains explorent actuellement des outils et des applications d’IA pour le diagnostic et le traitement de différents types de cancer afin de combattre et de réduire les décès causés par la maladie.

En Ouganda, des scientifiques ont développé une plateforme PapsAI alimentée par la technologie de l’IA pour fournir un diagnostic et un traitement précoces du cancer du col de l’utérus, ce qui sauve des vies grâce à un diagnostic précoce et prolonge la survie de nombreuses personnes. PapsAI propose des outils de diagnostic abordables pour le cancer du col de l’utérus, réduisant ainsi le coût de son diagnostic. La plateforme améliore considérablement la détection du cancer du col de l’utérus grâce à la méthode de dépistage par frottis vaginal, éliminant les lacunes de l’analyse manuelle qui demande beaucoup de travail et de temps et qui est sujette à l’erreur humaine. Le fondateur de PapsAI a été reconnu par l’OMS Afrique comme l’un des innovateurs en santé de l’IA ayant le potentiel de réduire la charge de morbidité en Afrique.

Une startup ghanéenne, minoHealth, utilise l’intelligence artificielle pour le diagnostic, les prévisions et le pronostic automatisés d’un certain nombre de maladies. Leur laboratoire de recherche, minoHealth AI Labs, se concentre sur l’application de l’IA dans l’étude et le traitement du cancer, entre autres domaines de la santé. La startup a développé des systèmes d’IA de diagnostics automatisés de 14 thorax dont le cancer du sein. Le laboratoire teste et améliore actuellement ces solutions d’IA. Il faudrait noter que le Directeur exécutif de minoHealth AI Labs est le responsable du groupe thématique sur l’intelligence artificielle pour la radiologie dans le cadre du groupe de réflexion sur l’IA pour la santé des Nations Unies et de l’Organisation mondiale de la santé (FG-AI4H). De plus, minoHealth AI Labs est une organisation membre qui travaille à l’élaboration de normes et de réglementations mondiales pour le développement, l’analyse comparative et l’utilisation de solutions d’IA en radiologie.

En Afrique australe, Icon Oncology a récemment annoncé un partenariat avec Limbus AI pour introduire un logiciel de pointe alimenté par l’IA, conçu pour être utilisé en radio-oncologie, qui fait partie du traitement du cancer qui tue les cellules cancéreuses. Le logiciel est conçu pour réduire le temps de planification nécessaire avant qu’un malade puisse commencer une radiothérapie.

Notamment, le Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine sur les technologies émergentes (APET), une initiative stratégique de l’AUDA-NEPAD, a identifié l’IA comme l’une des dix technologies émergentes qui sont des domaines prioritaires pour le développement socio-économique de l’Afrique. Le Groupe encourage les pays africains à envisager d’adopter les technologies numériques basées sur l’IA dans les soins de santé.

Il est pertinent que les gouvernements africains investissent dans la recherche et le développement de l’IA en tant que technologie contribuant au diagnostic et au traitement du cancer. Un système de santé basé sur l’IA nécessite un financement public conforme aux priorités de santé publique des pays et une nouvelle main-d’œuvre de scientifiques des données.

Questions juridiques et politiques relatives au développement et à l’utilisation de l’IA

Partout dans le monde, les pays élaborent actuellement une politique de gouvernance ou un cadre juridique pour la mise en œuvre de l’IA dans différents secteurs, y compris les soins de santé. En Afrique, la plupart des pays n’ont pas de politique ou de stratégie nationale de santé numérique pour guider la mise en œuvre et le suivi des stratégies de santé numérique.

Un écosystème de santé basé sur l’IA nécessite une vision stratégique, des politiques et des réglementations pour guider son application et protéger les utilisateurs, ainsi que pour prévoir et limiter les risques. En 2019, les Ministres africains de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication ont adopté une déclaration à l’échelle du continent axée sur une approche collective et coordonnée de l’IA. Les États membres de l’Union africaine ont convenu d’une position commune africaine pour l’adoption de l’IA.